Avec tous mes remerciements à Didier LEPRINCE, qui m'a fait parvenir ce texte dont une partie est une traduction du site sofcom et l'autre est de lui.
La corde ou sangle est un ustensile indispensable à la pratique
du tout terrain.
Elle servira à vous sortir ou à sortir tout autre véhicule,
en cas de "plantage".
Il ne faut jamais utiliser de cable ou de chaine, ces matériaux ne possédant aucune élasticité, ils doivent être réservés au tractage lent sans accumulation excessive d'énergie (tel qu'un treuillage). Dés qu'il y a prise d'élan du véhicule tracteur, à la mise en tension du cable (ou de la chaine), l'énergie emmagasinée pendant la prise d'élan est complètement et immédiatement restituée, créant une force soudaine et violente risquant d'entrainer le bris du lien ou des points d'ancrage et transformant les parties arrachées en projectiles mortels pour les assistants ou risquant de perforer la carrosserie d'un des deux véhicules.
Elles sont plutôt faites en nylon tressé, de manière
à être élastiques, elles peuvent comporter une protection
des extrémités contre le raguage. Elles peuvent intégrer
des témoins d'usure (fils de couleur différente).
Ce sont elles qui présentent le meilleur compromis longueur utilisable, poids, encombrement, facilité de stockage et même facilité d'utilisation puisque les boucles sont déjà faites aux deux extrémités.
Les résistances couramment utilisées vont de 3 à 6 ou 10 Tonnes. La encore, il faut essayer de savoir s'il s'agit de charge utile (et avec quel coefficient de sécurité) ou de charge de rupture.
Mais dans la mesure ou une sangle roulée n'est pas très encombrante et ou la sangle s'abîme après quelques utilisations, il est sans doute souhaitable de garder une marge de sécurité en prenant une sangle de 6 à 10 Tonnes de 10 mètres et une deuxième sangle de 6 tonnes de 5 m qui elle pourra par exemple être passée en double, autour d'un arbre ou amarrée sur deux points fixes pour répartir l'effort.
Un jour ou l'autre, inévitablement, votre 4x4 s'immobilisera dans un bourbier. Les sangles de treuillage ont révolutionné le treuillage des 4x4.
La sangle est attachée en un point solide du véhicule immobilisé (de préférence les anneaux de remorquage ou atellage prévus à cet effet) et à un autre sur le véhicule tracteur en laissant une cinquantaine de centimètres de mou dans la sangle.
Le véhicule tracteur démarre, habituellement en première ou en seconde courte. Quand la sangle se met en tension, elle s'étire en stockant l'énergie cinétique du véhicule tracteur et la transmet au véhicule immobilisé en le libérant de son obstacle. C'est le "treuillage dynamique". Il est souhaitable que le véhicule tracté embraye ses roues pour aider.
Un véhicule immobilisé peut être tiré de cette manière vers l'avant ou vers l'arrière. Le véhicule tracteur devrait idéalement être sur un sol ferme afin de ne pas risquer lui aussi de se trouver immobilisé.
Les sangles de traction sont dangereuses et ce genre d'opération doit être réalisé avec la plus grande prudence. La sangle n'est rien d'autre qu'une catapulte géante. Les forces en présence sont du même ordre que le poids du véhicule, c'est à dire de l'ordre d'une ou plusieurs tonnes.
On ne doit utiliser que des sangles prévues spécialement pour le treuillage de véhicules et qui ont les certifications officielles (ASA par exemple). Les sangles sont élastiques et cette technique ne marchera pas avec n'importe quelle vieille corde ! Les sangles doivent être utilisées précautionneusement et les sangles abîmées doivent être jetées. Une sangle peut perdre son élasticité après un usage intensif et certaines ont des coutures ou des fils spéciaux pour le signaler.
Les sangles ne doivent être fixées qu'à des points de remorquage qui soient capables de résister aux efforts importants générés. Idéalement, des manilles ne devraient pas être utilisées pour attacher les sangles. Les boules de traction standard ne sont pas prévues pour résister à ces efforts. La plupart des fabricants de parebuffles n'autorise pas l'utilisation de leur matériel pour la fixation de ces sangles de treuillage. L'énergie cinétique est capable d'arracher un pare-buffle, un pare-choc ou un point de fixation un peu faible, en particulier si le châssis est rouillé.
Si un point de fixation se détache pendant la manoeuvre, cet objet de métal lourd devient un projectile mortel capable de percer un trou aussi bien dans le véhicule que dans toute personne qui se trouverait sur sa trajectoire. La sangle elle-même peut infliger des blessures graves si elle se rompt. Pour toutes ces raisons, les spectateurs doivent se tenir à une distance respectueuse pendant ces manoeuvres.
Une sangle élastique ne doit pas être utilisée pour rallonger un câble de treuil pendant une opération de treuillage car elle s'allonge et stocke de l'énergie. Le système de treuillage et le câble pourraient être projetés si le câble ou la sangle venait à casser. Le câble de treuillage idéal ne doit pas s'allonger , mais en fait ils le font tous un peu.
Parfois, une seule sangle n'est pas assez longue pour le treuillage. On ne doit jamais utiliser une manille pour joindre deux sangles. Même si la manille est amplement assez résistante, une des sangles pourrait casser, lançant la manille avec une force de plusieurs tonnes.
Il y a deux manières correctes de relier 2 ou plusieurs sangles. La première est de faire passer une sangle dans l'oeil de la deuxième et de la faire revenir en arrière en réunissant ses deux extrémités pour la doubler, ceci donne une longueur totale d'environ une sangle et demi. L'autre manière est de passer chaque sangle à travers l'oeil de la seconde ce qui donne une longueur égale à la somme des longueurs des deux sangles. Si vous unissez deux sangles par la méthode numéro deux, sans autre formalité, il vous sera impossible de défaire le noeud après. La solution est d'insérer un bâton léger et lisse entre elles avant. Ce bâton ne supportera pas d'effort significatif en traction, il peut d'ailleurs se casser, mais il sera facile à retirer après usage, ce qui donnera assez de mou pour séparer à nouveau les deux sangles.
Les sangles de traction sont une invention merveilleuse. L'exemple extrême est le désembourbage de tanks, mais en utilisant des sangles plus épaisses qu'une cuisse.
Sangle de treuillage : article provenant
de URL : http://www.sofcom.com.au/4WD/4WD.shtml
Traduit par : Didier LEPRINCE
Copyright © 1995-1996
Pour les mêmes raisons évoquées ci dessus, préférez les cordes synthétiques, possédant une meilleure élasticité aux cordes naturelles qui de plus resisteront moins aux éléments abrasifs dans lesquelles elles vont baigner. Prenez une corde dont la caractéristiques de résistance soit au moins trois fois supérieure au poid des véhicules à tracter (personnellement j'utilise une corde de 9 tonnes).
Une corde, comme une sangle doit être entretenue, nettoyée après chaque balade ou elle a été utilisée (les particules abrasives ne mettront pas longtemps à "pourrir" votre corde de façon invisible). A la moindre trace d'usure ou de blessure, elles doivent être jetées (pour une corde, il suffit de couper et jeter la partie endommagée). Elle doit être rangée roulée et sans noeuds.
La fixation de la corde obéït aux mêmes précautions que la sangle (solidité des points d'ancrage, interdiction d'intercaler des pièces métaliques dans le montage, tel des manilles).
La corde doit être fixée par un noeud résistant et défaisable après avoir subi un effort inportant. J'utilise le noeud de chaise qui répond à ces critères (il en existe peut être d'autres ?).
Le noeud de chaise : c'est le principal et peut être le seul noeud à connaître, c'est un noeud polyvalent qui tient bien sous la charge et se desserre facilement même après une traction importante.
Le tour mort suivi de deux demi-clefs peut aussi être utilisé, mais il se souque.
Un noeud est toujours un point faible sur une corde (rayons de courbure faibles).
Il y a aussi des noeuds à éviter absolument : le noeud plat parce qu'il est difficile à défaire une fois qu'il a été sous traction, le noeud de vache parce qu'il ne tient pas.
La corde doit être fixée de préférence sur un objet de diamètre important et surtout sans angle vif afin de ne pas la blesser ou la couper (Et c'est là qu'on commence à jouer avec la sécurité en interposant une manille de résistance supérieure à celle de la corde entre la boucle du noeud et l'anneau de remorquage à bord vif...).
La méthode de remorquage est la même qu'avec une sangle,
ne commencez jamais avec une longueur de mou excessif dans la corde, mieux
vaut rallonger cette longueur par essai successif si la manoeuvre est inefficace.
Si le véhicule tracteur est trop léger pour décoller
le véhicule planté, il est possible de rajouter une corde
entre le véhicule tracteur et un second véhicule tracteur.
Dans cette configuration, la corde entre les deux véhicules tracteurs
doit rester tendue pendant la manoeuvre (ce qui n'est pas évident).
Quelque soit la configuration (un ou deux véhicules tracteurs)
et le lien utilisé (sangle ou corde), le véhicule tracteur
ne doit pas anticiper le moment ou le lien va se tendre.
Le véhicule tracteur doit progresser de manière continu pendant
la prise d'élan et surtout ne pas ralentir au moment présumé
de la tension de la corde, jusqu'au moment ou il est évident que
la manoeuvre à échoué (le véhicule tracteur
patine et ne progresse plus).
Si la manoeuvre a réussi, le remorquage ne sera arrèté
que quand le véhicule tracté sera sur une surface suffisemment
adhérente.
Pendant les manoeuvres de treuillage, personne ne doit rester autour de l'attelage vu les risques graves encourus en cas de rupture d'un élément.
Matériaux disponibles :
On ne parlera ici que des textiles artificiels, les cordages naturels en coton ou chanvre étant peu souhaitables pour ce genre d'application car sensibles au pourrissement et à des pertes de résistance sans signes extérieurs apparents.
Textiles artificiels :
- Polyamide : NYLON, PERLON
- Polyester : TERGAL, TERYLENE, DACRON, TREVIRA
- Polyéthylène
- Polypropylène
- Composites : kevlar/polyester par exemple
Les cordages peuvent être toronnés ou tressés
- toronnés à 3 ou 4 torons, ce qui permet de faire "facilement" des épissures ou des oeuils épissés
- tressés : ils se composent en général d'une gaine et d'une âme. La gaine est composée d'une tresse, l'âme peut être composée d'une tresse ou de fibres continues linéaires (kevlar par exemple), etc.
Résistance à la rupture en kg en fonction du diamètre
10 mm |
12 mm |
14 mm |
16 mm |
18 mm |
20 mm |
22 mm | |
Nylon toronné | 1 600 |
2 400 |
3 350 |
4 100 |
5 000 |
6 400 |
7 650 |
Nylon souple tressé | 1 500 |
1 700 |
|||||
Polyester tressé souple | 1 700 |
2 300 |
3 400 |
4 000 |
|||
Polypropylène toronné | 1 400 |
1 750 |
|||||
Tresse Kevlar Polyester | 4 510 |
6 810 |
10 000 |
11 470 |
Quelques caractéristiques physiques des cordages
Densité |
Allongement |
Résistance au raguage |
Résistance aux UV |
Point de fusion |
Inflammabilité |
Résistance aux acides |
Résistance aux bases | |
Polyamide (nylon) | 1,14 |
important |
correct |
bonne |
260 |
difficile |
mauvaise |
excellente |
Polyester | 1,36 |
faible |
bon |
très bonne |
260 |
difficile |
très bonne |
bonne |
Polyéthylène | 0,92 |
Important |
mauvais |
bonne |
132 |
difficile |
très bonne |
bonne |
Polypropylène | 0,91 |
Faible |
très moyen |
mauvaise |
175 |
brûle |
résiste |
résiste |
Kevlar/Polyester | Très faible |
bon (polyester) |
Dans certains pays anglo-saxons, si la dimension de la corde est donnée en mm, il s'agit du diamètre ; si elle est donnée en pouces, il s'agit de la circonférence, facile ! Dans ce cas, une corde de 3/4 de pouce fait environ 6 mm de diamètre.
Quelques règles de base pour l'utilisation des cordages synthétiques
:
- Ne laissez pas les cordages synthétiques sur une surface très
chaude car cela peut faire fondre les fibres.
- Ne laissez pas les cordages synthétiques exposés directement
à la lumière solaire qui peut endommager les fibres.
- L'abrasion affaiblit une cordage. Fixez une pièce de protection
autour du cordage à l'endroit ou le frottement se produit.
- Ne courbez pas un cordage sous un rayon trop faible ( moins de 5 fois
son diamètre car cela l'affaiblit, pour le Kevlar, compter 10 fois).
Les cosses
Un cordage ne doit pas être enroulé sur une circonférence dont le rayon est inférieur à 5 fois son diamètre. Il ne doit donc pas, bien sur, être amenée à faire des angles vifs sous peine de voir sa charge de rupture très diminuée.
Il faut donc, chaque fois que c'est possible terminer le cordage par un oeil épissé muni d'une cosse métallique qui permet de reprendre l'effort de traction par exemple sur une manille enfilée dans la cosse de l'oeil épissé. De cette manière, le cordage est bien protégé du ragage, son rayon de courbure est correct et il n'est pas affaibli à ce niveau par un noeud.
Un cordage ne doit donc pas être attaché sur des rochers ou sur des surfaces métalliques présentant des angles vifs : pare-chocs, boulons, pare buffle, crochets tranchants, etc. sous peine de se couper même sous des efforts de traction faibles.
On peut l'attacher sur des surfaces arrondies : tubes ou crochets de gros diamètres par exemple.
© Didier LEPRINCE